Le hasard des connexions Google m’a fait arriver sur l’article publié sur Passeport Santé par la diététicienne Hélène Baribeau au sujet de ma méthode. Voici la réponse que je lui ai laissée.
Vous imaginez ma satisfaction de trouver tant de diversité dans les opinions sur ma méthode. Et plus encore, la densité des arguments utilisés.
Néanmoins, pour moi qui connais – heureusement – mon régime comme ma poche, je constate qu’il n’y a que celles et ceux qui l’ont suivi qui le connaissent vraiment.
Si vous observez ce débat, vous constaterez que ceux qui le louent ou le comprennent se situent parmi ceux qui l’ont suivi. Et ceux qui le discréditent ou l’attaquent sont ceux qui ne l’ont pas suivi. Madame Baribeau, détrompez-moi si vous l’avez suivi.
Permettez-moi quelques rectifications.
Quand vous dites que ma méthode est une variante du jeune protéiné, c’est inexact. Le jeune protéiné est composé de poudre de protéines et celles que j’utilise sont naturelles, un steak de bœuf, une escalope de veau ou une darne de saumon ne peuvent pas ni en échelle ni en nature être comparées à de la poudre de protéines de soja ou de lait. L’homme n’est pas un mangeur de poudre. Mais la différence la plus criante est que dès le 5 ou 6ème jour, j’introduis les légumes de la sorte : « Pour les aliments riches en protéines, c’est autant que vous voulez. Pour les légumes, autant que vous POURREZ ».
Vous pensez et dites que mon régime pourrait induire des carences par manque de variété. Mais de quelles carences parlez-vous ? Si ce sont celles de vitamines, vous vous trompez, une carence en vitamine demande des mois d’une alimentation de pénurie, six mois sans végétal pour la vitamine C.
Quant à la Stabilisation, vous affirmez: « En effet, quel concepteur sérieux d’une méthode pour perdre du poids omettrait la partie visant à stabiliser le poids une fois pour toutes ? C’est d’une évidence qui crève les yeux! » Eh bien, là encore vous vous trompez, citez-moi UNE méthode qui propose une phase de transition et plus encore de stabilisation pour le reste de la vie.
Plus sérieux, vous citez : « Des résultats ont été rapportés 2 ans après la fin du régime, par l’observation d’un groupe de 10 000 personnes inscrites au programme. Bien que le poids obtenu ait été stabilisé dans 63 % des cas, nous n’avons pas encore de résultats démontrés sur le long terme, soit 5 ans après la fin du régime. Habituellement, le taux de succès après 5 ans post-régime pour ce type de méthode est de 5 %. »
Là vous êtes en totale contradiction avec les faits. L’étude dont vous parlez et qui a été orchestrée par les nutritionnistes de la Salpêtrière sur 5000 femmes ayant réussi à atteindre leur Juste Poids montre que 20 % de ces personnes ont stabilisé le poids obtenu à 5 ans. Entre 5 % et 20 %, il y a une vraie différence et c’est regrettable quand on parle à des personnes qui souffrent et cherchent dans le désarroi une vérité.
Mais chère Madame, je ne vous en veux pas. Quand le vent souffle, toutes les feuilles plient dans le même sens et seuls les grosses branches ou les troncs ne plient pas. Entre 2008 et 2012, mon régime a été célébré en France au point de faire peur à l’industrie du sucre et des aliments raffinés à base de glucides. C’est au cours de cette période que la progression du surpoids et de l’obésité a connu son unique forte décélération.
Je terminerai sur la satisfaction d’avoir pu lire le commentaire de « adele » que j’ai trouvé remarquable. Non pas parce qu’elle prend la liberté de ne pas être d’accord avec la rédactrice mais parce que ce qu’elle dit ressort de la profondeur d’un esprit libre et conscient. Elle dit : « Le problème de beaucoup d’articles qui critiquent ce régime ou d’autre c’est qu’il ne prend pas en compte la réalité psychologique des personnes qui ont des problèmes de poids. Arrêtez de prêcher la bonne parole à des gens qui ont un trouble ou des problèmes profonds liés à la nourriture, essayez plutôt de calculer le moindre mal et donner des conseils qui corresponde à leur réalité. »
Et c’est tellement vrai ! On ne devient pas gros ou obèse par choix ou par plaisir, on grossit parce que le besoin de se gratifier, de se consoler, de s’apaiser, de ne pas souffrir, d’arracher du bonheur à la vie en mangeant, est plus fort que la souffrance de voir les kilos s’accumuler.
Et elle conclue : « Les gens n’apprendront pas par magie à contrôler ce qu’ils n’ont jamais pu contrôler sinon il n’y aurait pas de problèmes d’obésité, tout simplement, personne ne veut être gros, c’est trop de souffrance, rien n’est simple. »
Adèle, je ne vous connais pas mais j’ai adoré ce que vous avez exprimé et vous en sais gré infiniment, non pas parce que vous avez pris ma défense mais parce que votre sensibilité, votre authenticité et votre manière simple et émouvante de le dire conforte et reflète ce que mes 40 ans d’expérience de médecin nutritionniste m’ont appris.
Enfin, il y aurait bien des choses à dire sur la nature omnivore de l’homme mais cela est une autre histoire