Il m’arrive souvent de me demander pourquoi des personnes qui ont suivi ma méthode sans me connaitre, seulement avec le secours d’un livre, et qui ont maigri, lorsqu’il m’arrive de les rencontrer physiquement ou par courrier ou message privé ou public, me témoignent une reconnaissance si forte qu’elle déclenche en moi une sensation indescriptible.
Un cancérologue qui vous a guéri d’un cancer, un obstétricien qui vous a aidé à accoucher de ses propres mains devraient en toute logique avoir plus de raisons d’accéder à votre gratitude.
Un femme russe à qui j’ai posé cette question lors d’une signature de livre à Moscou m’a répondu ceci qui me restera toujours en mémoire. » J’ai eu un cancer, mon chirurgien m’a sauvé la vie. Vous n’avez pas sauvé ma vie mais vous l’avez changée. Avec tous mes kilos perdus, je suis une autre femme » et elle m’ouvrit un petit cahier où elle avait collé sa photo d’avant et sa photo actuelle. Sur la première photo, elle avait un physique difficile et là devant moi, c’était une femme plus jeune dont j’aurais pu tomber amoureux.
Je vais vous raconter une histoire qui m’a beaucoup touché et ému.
Une de mes patientes me demande un jour si je pouvais recevoir en consultation, une jeune femme boulangère très obèse et dont elle se chargerait du coût de la consultation.
Je la reçois, une jeune femme de 32 ans et elle me raconte une vie misérable, détestant son physique, vivant seule et ne rencontrant que des personnes indélicates et marginales qui ne la voyaient que pour des relations physiques sans aucune tendresse.
« Tout le monde me prend pour un paillasson et comme je travaille dans une boulangerie, je mange de la pâtisserie pour supporter ma vie. »
Elle perdit très vite ses 10 premiers kilos puis se délesta par tranches de 5 kilos. Quand elle parvint à éliminer ses 20 premiers kilos, ses yeux émergèrent de la graisse qui les camouflait et miracle, ces yeux étaient très beaux, d’un joli bleu accompagnés d’un sourire et une émotion qui les éclairaient.
Lorsqu’elle finit de perdre ses 40 kilos, c’était une jolie femme et sa beauté restait imprégnée d’une vulnérabilité qui lui ajoutait une dimension émotionnelle rare chez les femmes qui n’ont jamais souffert.
Quelques mois plus tard, je la revis en consultation et elle m’annonça qu’elle avait rencontré le premier homme qui, dans sa vie, était, non seulement gentil avec elle, mais qui avait besoin d’elle.
Ils se marièrent et partirent vivre en province.
Je ne la revis que quelques années plus tard. Elle avait conservé sa beauté et sa sveltesse. Elle vint avec ses deux enfants, un garçon son aîné et une fille encore dans ses bras. Et elle me dit qu’elle était devenue une femme stable et heureuse et elle poussa son garçon vers moi en lui demandant de m’embrasser en ajoutant : » il s’appelle comme vous docteur, c’est mon Pierre à moi. »